Fév, 2021

LinkedIn est un réseau social qui a su s’imposer au fil du temps. Sa particularité réside dans le fait que son utilisation est uniquement professionnelle. En effet, cette plateforme numérique a pour objectif de mettre en relation différentes personnes du monde professionnel afin de pouvoir échanger sur leur travail voire dans certains cas, de permettre aux entreprises de recruter ou aux individus de postuler pour un emploi. Il est vrai que ce réseau dispose d’une certaine dominance, car un professionnel sur trois est inscrit sur LinkedIn dans le monde.
LinkedIn est souvent considéré comme le Facebook professionnel, car tout comme le leader des réseaux sociaux numérique, il met en relation différentes communautés. Cependant, ignorés par certains, LinkedIn est antérieur à Facebook. Le réseau a été créé dans la Silicon Valley, en Californie, à Mountain View par Reid Hoffman et Allen Blue en 2002 et diffusé au grand public en 2003, Facebook voit le jour un an après. Les créateurs, diplômés de grandes universités américaines, ont été accompagnés de trois autres personnes, dont un Français, qui se sont occupées de la partie technique : Jean-Luc Vaillant, Eric Ly et Konstantin Guericke.
À sa création, LinkedIn a vu une forte croissance, malgré un départ plutôt lent. Il est vrai qu’en 2003, le réseau comptait 14 employés et 81 000 utilisateurs, mais en 2004 le réseau va connaître une réelle évolution en atteignant 1 600 000 membres. L’année suivante, les créateurs ajoutent l’option “LinkedIn jobs” ce qui permettra de faire monter les utilisateurs à 8 millions en 2008. Mais cette croissance sans précédent ne s’arrêtera pas là. En 2014, le réseau cumule plus de 300 millions d’utilisateurs. Par ailleurs, LinkedIn a eu un tel succès qu’il a été racheté par Microsoft pour presque 30 milliards de dollars en 2011.
En 2020, le réseau social professionnel détient environ un demi-milliard d’inscrits. Ces derniers sont répartis dans 170 domaines professionnels différents issus de 200 pays à travers le monde. LinkedIn est donc disponible dans 24 langues différentes, que ce soient les langues européennes, l’arabe, le turc ou encore le chinois. De plus, contrairement à 2003, le groupe emploie plus de 10 000 personnes et leur modèle économique actuel dépend de trois facteurs différents : les services de recrutement à plus de 50 %, mais aussi la publicité et les abonnements.
Mais pourquoi LinkedIn a eu un tel succès ?
En plus de l’idée initiale et de sa gratuité, LinkedIn doit son succès à des fonctionnalités techniques qui ont été ajoutées au fil des années. La plateforme offre la possibilité aux utilisateurs, depuis 2008, de remplir un CV “digital” ce qui vient de plus en plus remplacer le CV papier que nous avons l’habitude de donner aux recruteurs. Ainsi, pour accompagner cette nouvelle forme de CV, il est possible de le traduire en 40 langues différentes pour faciliter les démarches de recrutement à l’étranger. De plus, chaque utilisateur peut publier et partager du contenu, que ce soit un fichier, une présentation, un article et ce grâce à l’application Slideshare. Par ailleurs, comme dit précédemment, les créateurs ont ajouté l’option “LinkedIn Jobs” qui permet aux employeurs comme aux employés de se faire un réseau, de créer un profil et d’inviter d’autres personnes, inscrites ou non, à rejoindre leur “communauté”. Pour finir, il est possible de rejoindre des “groupes” formés de personnes ayant soit les mêmes centres d’intérêt, soit la même promotion, soit le même type de compétences. Ces derniers permettent aux utilisateurs d’échanger sur des pistes de réflexions, des expériences, des expertises, des emplois et beaucoup plus.
LinkedIn a donc connu depuis ses débuts, une évolution permanente tant au niveau technique qu’esthétique. C’est une plateforme qui est maintenant indispensable dans le monde du travail. Le profil LinkedIn correspond au nouveau CV digital et plus de 45 % des recruteurs vont voir les profils de leurs futurs employés sur la plateforme. Finalement, c’est un outil incontournable pour développer son réseau, comme le souhaitaient les créateurs qui décrivent le principe par trois étapes : “Un premier degré qui concerne nos contacts directs ; un deuxième avec les contacts de nos contacts ; le troisième avec les contacts de nos contacts de deuxième degré.” Reid Hoffman et Allen Blue1. Nous avons hâte de voir ce que nous réserve LinkedIn dans le futur !
La portée de LinkedIn est donc tellement remarquable, que de plus en plus d’étudiants n’hésitent pas à assurer leur présence sur ce dernier, notamment dans le cadre de leur recherche de stage.
Sources :
https://www.proinfluent.com/histoire-du-reseau-social-linkedin/
https://www.latranchee.com/linkedin_comment_et_pourquoi/
https://thelinkedinman.com/history-linkedin/
https://www.britannica.com/topic/LinkedIn
https://www.proinfluent.com/histoire-du-reseau-social-linkedin/
Les habitudes des français changent. L’arrivée de la mondialisation et des nouvelles technologies entraînent avec elles de nouveaux comportements, de nouvelles habitudes auxquelles les groupes médiatiques doivent faire face.
Depuis près de vingt ans, internet et le smartphone viennent faire concurrence au format presse classique. Aujourd’hui, un français âgé de 18 à 34 ans sera plus attiré par internet pour s’informer. Les réseaux sociaux sont en première ligne, avec 71% de consommateurs dans cette même tranche d’âge (1).
Les journalistes sont donc face à un changement de paradigme avec une utilisation de plus en plus développée d’internet dans l’information de la population. La mise en concurrence des titres entraîne avec elle un dilemme. Les journalistes doivent trouver un juste milieu entre un traitement de l’information basé sur les intérêts des lecteurs, où les contenus sont adaptés de telle sorte qu’ils soient le plus visible possible ; face à un modèle, où les journalistes sont considérés comme des « chiens de garde » et traitent l’information dans une optique de service public et d’éducation. Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de lutter contre les demandes des lecteurs.
Face au web, le journaliste papier se trouve confronté à un enjeu de taille.
Comment faire venir les lecteurs vers un format papier plutôt qu’un format en ligne ? Cette question est aujourd’hui désuète, et nous devons surtout penser au renouvellement de la presse papier sur internet.
Le format papier apporte tout d’abord de la légitimité car « Si la presse est aussi – ou d’abord – une industrie, c’est cet engagement en faveur de la liberté qui a longtemps marqué les esprits et donné aux journaux une image particulière dans le panorama des activités humaines » (2). Le Monde, Le Figaro, ou encore Libération sont des journaux qui assoient, depuis plusieurs décennies, leur pouvoir dans la presse papier. Le titre du média a ensuite été utilisé pour servir de tremplin aux titres en ligne.
Le problème, c’est la vente dans les kiosques qui a considérablement reculée, même si les « ventes (ont progressé) très légèrement de 0,3%, (contre -1,5% en 2016), avec 1,3 million d’exemplaires vendus chaque jour (en 2017), (ce) chiffre (est) porté par la progression (des) ventes de versions numériques (+36,7%) » (3). Aujourd’hui, les entreprises médiatiques vivent de l’addition des ventes presse papier et format web. Il faut cependant noter que le volume de journaux distribués a baissé de -54% depuis ces dernières années (4).
La cible est aussi différente entre les supports. La presse en ligne est plus jeune et vient en complémentarité de la presse papier, destinée à une population plus âgée qui n’a pas forcément la connaissance de l’utilisation des nouvelles technologies.
L’Etat souhaite donc mettre en place un dispositif de régulation afin d’aider la presse papier.
En se basant sur la Loi Bichet de 1947 qui s’appuie sur deux principes fondamentaux, la « liberté de diffusion » et l’ « égalité de traitement entre les éditeurs » (4), le Ministère de la Culture propose d’identifier un acteur en charge de la presse papier. De la même façon que pour la télévision avec le CSA, l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la distribution de la presse (ARCEP) a été identifiée comme l’« acteur unique et indépendant » (4) assurant la régulation. Celle-ci pourra faire « respecter le principe de non discrimination des éditeurs et de couverture du territoire » (4) mais surtout pourra avoir un pouvoir « sanction ».
De plus, afin d’adapter au mieux l’offre et la demande, les marchands de journaux pourront choisir et adapter de la manière la plus précise possible le choix des titres en fonction de leur clientèle (hors presse d’information générale). Aujourd’hui, la presse magazine représente, selon le Ministère, environ « 50,5% d’invendus en 2017 » (4) restant à la charge du marchand. Il faut donc personnaliser l’offre en s’adaptant à la demande locale.
En complémentarité, le projet de loi propose d’obliger les agrégateurs de contenus en ligne à la transparence « sur leurs choix de « mises en avant » de contenus d’informations » (4). Les agrégateurs de contenus sont des regroupements d’articles écrits par divers titres et choisis et exposés par les moteurs de recherches.
Dans un de ses articles, Guillaume Sire, maître de conférence à l’Université Toulouse Capitole, montre que l’algorithme des agrégateurs de contenus choisit les articles qui ont déjà une forte visibilité sur leur site. C’est le cas de Page Rank, l’algorithme de Google. Selon lui, « de nombreuses critiques lui sont adressées, notamment en raison de sa tendance à avantager les pages Web déjà les plus visibles » (Hindman, Tsioutsiouliklis, Johnson cité par Sire, 2016 : 88) (5). Il ajoute que cette visibilité, donnée à des articles déjà bien référencés, vient accentuer le déséquilibre entre petits journaux et grands titres. « Quand un contenu est bien placé dans les classements du moteur Google, il attire des visiteurs, ce qui maximise ses chances d’attirer des liens, et ce qui renforcera sa visibilité dans les listes de résultats en renforçant sa centralité topographique» (Sire, 2016 : 88) (5).
La difficulté aujourd’hui est donc de se battre pour maintenir un titre papier, imposant sa légitimité sur le marché. L’Etat met en place des lois afin de soutenir le média print, en adaptant notamment l’offre au secteur d’achat et en se questionnant sur la cible.
Cependant, le travail même du journaliste a été modifié et aujourd’hui nous ne pouvons pas penser la presse sans prendre en considération l’importance de la presse en ligne, avec toutes les contraintes que cela représente (audience, concurrence, adaptation du contenu, etc.).
Article écrit par Manon Bessette
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